Le 29/11/10
Décider de mettre les voiles.
Piocher la destination au hasard sur la carte, juste parce que c'est au bord d'un lac ; ce sera Chascomus.
Prendre ces cliks et ces claks.
Plier bagages.
Dire au revoir.
Être devant des centaines de bus dans une gare routière aux aires d'aéroport.
Se dire que tout ira bien.
Prendre le bon. 17H15, 2H30 de trajet.
Avoir froid.
Avoir faim.
Se faire offrir un paquet de chips par un vendeur ambulant juste parce qu'il trouve qu'être français, c'est cool.
Regarder la nuit tomber.
Se dire que c'est joli, un coucher de soleil sur la Pampa.
Regarder la nuit tomber.
Se dire qu'on ne sait toujours pas où dormir.
Arriver à destination.
Prier pour que le bus ne nous pose pas là.
Décider de devenir athé.
Observer le no man's land autour de nous.
Réfléchir.
Vite.
Se faire accompagner au centre de la ville par trois jeunes femmes adorables, descendues du bus en même temps que nous.
Sourire.
Se mettre en chasse d'un hôtel.
Marcher.
Longtemps.
Trouver.
Se dire que cet hôtel est vraiment glauque.
Commencer à parler avec la responsable, femme de caractère d'une soixantaine d'année, première impression très antipathique, mais qui s'avère être la femme la plus gentille du monde.
Se faire servir un repas préparé maison.
Se voir offrir une réduction, juste parce qu'elle nous aime bien.
Se dire que cet endroit est génial.
Le 30/11/10
Se voir attribuer pour guide dans notre recherche de camping, le fils de la désormais surnommée « mamie », en personne.
Avoir son numéro pour « si on a besoin de quoi que ce soit, et à n'importe qu'elle heure du jour et de la nuit ».
Ne plus savoir comment les remercier.
Passer la journée à marcher, prendre le soleil, chercher du bois pour le barbecue du soir, et même rencontrer un couple de hippies avec qui on a beaucoup échangé …
Si on les invitait à partager un dîner ce soir ?